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Des écoliers témoignent lors de la célébration de l’Armistice à Ciney

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DSC_0001.JPGBeaucoup de monde cette année pour la traditionnelle commémoration du 11 novembre à Ciney, la météo, favorable n’a pu qu’encourager une telle démarche citoyenne. Depuis quelques années, des enfants (ils étaient moins nombreux au total par rapport à d’autres années, qu’une petite vingtaine) de 5e et 6ede l’école communale sont invités à témoigner. Cette année, ils ont lus un petit poème qui les avait touchés en terminant «qu’en ce 11 novembre, nous pensons aux personnes, aux nombreux soldats morts pour la patrie. Ils sont morts pour notre liberté. Souvenons-nous d’eux ». Avant le discours du bourgmestre, chaque enfant présent à déposer une rose au pied du monument aux morts de l’église des Capucins. 

Notons la présence de 7 musiciens du Cercle Instrumental pour rehausser cette cérémonie, malgré la célébration, la veille, de Sainte Cécile à la Concordia à Natoye.

DSC_0004.JPGVoici l’intégralité du discours prononcé par Jean-Marie Cheffert, bourgmestre :

«C’est ici, devant le monument, que comme chaque année, nous commémorons l’Armistice du 11 novembre 1918 en rendant hommage aux victimes, civiles et militaires, de tous les conflits auxquels notre pays a pris part. Car, si l’Europe est aujourd’hui en paix, il y a eu bien d’autres conflits, trop nombreux, dans le monde et bien d’autres barbaries, et nous rendons hommage à ceux qui sont morts pour notre patrie, du soldat de la première guerre au casque bleu d’aujourd’hui, à tous ceux qui ont défendu, quelque part dans le monde, une paix si difficile, mais si nécessaire à préserver.

En ce 11 novembre, nous commémorons, comme partout en Belgique, devant chaque monument et nous nous unissons pour célébrer notre liberté et accomplir notre devoir de mémoire.

DSC_0002.JPGLa symbolique de cette date n’est pas à démontrer. En 1918, après 4 longues et terribles années, le 11 novembre, à 11h, la fin des combats était annoncée, mettant un terme à une guerre effroyable qu’on nommera par la suite la Grande Guerre. Ce jour-là, vers 5h du matin, l’Armistice était signé par les généraux allemands et alliés dans un wagon de chemin de fer en forêt de Compiègne, dans la clairière de Rethondes. A 11h, le cessez-le-feu était effectif. Il entraînait des volées de cloches et de sonneries annonçant la fin de 4 ans de souffrance et de massacres. La Grande Guerre devait être la der des ders, nous en étions, hélas, bien loin. Si l’expression est aujourd’hui communément utilisée, elle a perdu tout son sens puisque, depuis lors, nous avons la seconde guerre mondiale, le plus vaste conflit armé que le monde ait connu. Nous avons eu aussi la guerre de Corée, du Vietnam, d’Algérie, du Golfe, du Kippour et plus près de chez nous, en Yougoslavie, puis des conflits encore en Tchétchénie, au Kosovo, en Irak, en Afghanistan, au Zaïre, au Darfour, mais encore la révolution des œillets, le génocide au Rwanda, le printemps arabe, les attentats terroristes, autant de noms qui cachent la même violence, les mêmes atrocités, …

Faut-il désespérer ? On pourrait le penser. Combien de morts faudra-t-il encore pour que nous comprenions ? Aurons-nous un jour compris ? On ne peut s’empêcher d’en douter. Et pourtant, aujourd’hui, ici, à Ciney, en Belgique, en Europe, nous avons le sentiment de vivre en paix. Depuis la réconciliation franco-allemande, à l’issue de la seconde guerre mondiale, l’Europe a en effet pu empêcher les conflits en cadenassant paix et démocratie dans les traités. Par ses élargissements successifs à de nouveaux états et par le biais d’une politique commerciale et humanitaire, la paix tend également à s’étendre aux états voisins. Pour toutes ces raisons, l’Union européenne s’était vue attribuer le prix Nobel de la paix en 2012, «pour avoir contribué pendant plus de six décennies à promouvoir la paix et la réconciliation, la démocratie et les droits de l’homme en Europe » avait annoncé le comité Nobel. Une récompense qui, à elle seule, donne à l’Europe toute sa raison d’exister et fait de nous, Européens, un peuple privilégié, à l’abri des tragédies qui encombrent l’histoire du monde. Au-delà du souvenir d’une lointaine époque tragique, c’est donc un message de paix que nous devons adresser aux jeunes générations. Un message de paix, mais aussi une mise en garde. Un rappel de la fragilité de notre vie en paix qui doit nous inciter à continuer à commémorer, à rendre hommage, à ceux qui nous ont permis de la retrouver et à prendre conscience que c’est à nous, maintenant, qu’il revient d’œuvrer pour la maintenir, à nous mais aussi à ceux qui nous suivront et nous avons le devoir de les avertir, que l’ennemi, ce n’est pas tel peuple, telle race ou telle ethnie, l’ennemi, c’est l’’exclusion, c’est l’extrémisme, et il faut sans arrêt s’en défier en défendant les valeurs que sont la tolérance, l’acceptation des différences et le respect des règles, d’une manière générale.

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En ce 11 novembre, ayons une pensée pour tous les anciens qui firent notre histoire par leur courage, pour tous ceux qui se sont sacrifiés pour notre liberté, mais ayons aussi une pensée pour tous ceux qui, dans d’autres pays, parfois si lointains, vivent actuellement d’autres conflits armés. Je vous remercie, vous tous qui, par votre présence, ayez marqué votre intérêt pour le travail de mémoire et votre respect pour nos aînés. Je remercie particulièrement les enfants des écoles qui nous ont rejoints. Que notre rassemblement devant ce monument reste symbole de notre désir de vivre en paix. Vive la Belgique, vive Ciney, vive le Roi."


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